Dans les dernières lignes droites
Je suis dans ma quasi dernière ligne droite avant mon départ. En effet, j'ai mon rendez-vous demain à Pôle Emploi. J'ai consciencieusement préparé mon dossier de façon à ne pas avoir à y revenir. Je déménage samedi prochain. Je zone je ne sais pas encore où, mais probablement chez une de mes élève qui m'a gentiment proposé de me laisser son appart, jusqu'à lundi. je fais nettoyer l'appart dans la matinée par une entreprise et en même temps viendra l'agent immobilier qui doit s'occuper de me trouver un locataire.
Hé oui! Celui que j'avais trouvé s'est révélé être plutôt instable. Pour la faire courte, il est marié depuis 7 ans. Sa femme est à Nancy, là où il habitait avant qu'il ne décide de venir dans le sud. Le plan, c'était qu'il prenait l'appart avec sa femme et voilà. Sauf qu'entre temps, il a repris contact plus qu'étroit avec l'une de ses ex, coiffeuse à domicile et également macquée, début décembre. Donc pour noël, il a annoncé à sa femme qu'il divorçait. En début de semaine dernière, il m'a dit que finalement il ne prendrait l'appart que pour 6 à 8 mois car sa compagne avait besoin d'une pièce supplémentaire pour son activité commerciale. Ajouté à ça une histoire pas très nette par rapport à la question de la caution qu'il devait me fournir et je me suis dit que c'était galère. Je lui ai donc dit "non" le lendemain. Ça n'est pas chose si facile à faire.
Quand j'en aurai fini avec ces dernières formalités, j'irai passer quelques jours avec mon grand père. Ensuite, mother me récupère et nous montons sur Panam. J'y ferai faire mon visa et prendrai mon billet. Un aller simple. Pour ce visa, ce sera malheureusement un visa touriste car Je n'ai aucune nouvelle de Swamiji à ce sujet. Ça me gave d'ailleurs, car ça m'obligera à quitter l'Inde pour deux mois, ça veut dire des frais supplémentaires et du temps perdu pour rien, or le budget n'est pas extensible à l'infini. Ceci dit, rien ne m'empêche de mettre à profit ce temps pour visiter, je ne sais pas, le Nepal ou le Sri Lanka, voir Singapour ou l'Australie si le niveau de vie n'y est pas trop élevé, mais ce qui me tente le plus pour le moment, c'est l'Afrique du Sud. Il y a là-bas un swami avec qui j'avais bien sympathisé lorsque je l'avais rencontré à Thiruvannamalai en novembre 2009. Ce que j'appréciais avec lui, c'est que je me sentais vraiment à l'aise pour lui poser toutes les questions qui me venaient, même les plus irréfléchies (mais j'essayais de faire que pas trop quand même). Il me répondait toujours. Swamiji aussi, mais avec lui, on est à un autre niveau. Définitivement. Enfin, je finis par me dire que les choses se passent comme elles le doivent. De mon côté, je fais ce qu'il faut pour que les choses se passent bien, m'en remettant à l'Univers pour les conséquences. Je dois dire qu'en faisant comme cela, tout s'est passé comme dans un rêve, enfin, presque. De toutes façons, l'avenir dira si j'ai merdé ou non. Mais je ne crois pas, car la motivation et l'énergie que j'ai pour mener ce projet à bien m'étonnent moi même. Je suis convaincu que ce que je fais est ce que j'ai de mieux à faire pour moi-même et pour ceux qui m'entourent.
Paradoxalement, ce que je sais, ce que j'ai appris là-bas sur moi-même, je n'éprouve pas le besoin de le crier sur les toits, ni même d'en parler comme d'autres peuvent le faire dans l'enthousiasme des débuts. Je l'ai fait aussi, dans mes cours, avec un succès relatif, pour finalement me rendre compte qu'on ne peut pas faire ce chemin pour les autres. Ni aucun autre d'ailleurs. Le mieux est donc de ne rien dire et de répondre si on me pose une question.
Malgré toutes ces profondes considérations, je suis quand même un peu stressé par tout ce qu'il y a à gérer en même temps. La date de ma convocation à Pôle Emploi a été le coup d'envoi de la procédure de départ, et depuis, je dors environ 5 à 6h par nuits. Je fais une sieste quand je peux, mais c'est rare. La semaine dernière a été rude, des dernières formalités à la captation de cartons, en passant par une vie sociale nocturne et parfois festive, je n'ai pas arrêté. Je commence même à tirer un peu la langue, mais la perspective de la libération me motive.